Drottnar - Elements of Rock 2013

publié par Johnar, Lahminewski le 23 août 2013

On ne pouvait pas se permettre de les louper ! Leur image divise, leur musique aussi, mais ils sont parfaitement clairs sur leur appartenance à Dieu. Leur concert a fédéré les amateurs de brutalité sauvage saupoudrée de précision militaire : Drottnar !


Salut, je vous laisse vous présenter, et résumer le parcours de votre groupe ?

Je suis Erik, le chanteur. Je suis marié, j’ai deux enfants, voilà !

Je suis Karl, le guitariste. On a commencé le groupe en 1996. Actuellement on est trois cousins dans le groupe, Erik, Glenn, le batteur, et moi. Mon frère Bjarne était bassiste au début, mais il a arrêté et on a eu deux nouveaux membres qui ont pris la basse et la guitare autour de l’an 2000. Ensuite de ça, on a enregistré des démos, qu’on a compilées pour sortir notre premier album. Après cela, nous avons enregistré un EP, Anamorphosis, ce qui nous a permis de travailler avec Samuel Durling et Endtime Productions. On a fait des tournées en Allemagne, en République Tchèque, à Londres, en Finlande, enfin dans toute l’Europe, quoi ! En 2006 est sorti notre album Welterwerk, avec lequel on a commencé à développer un style plus technique. Et maintenant on est là, et on vient tout juste de sortir Stratum.

Erik : On en est très fiers !

Karl : Oui, et ça nous a pris du temps ! On a travaillé dur parce que c’est le premier album qu’on a fait tout seuls ! On a construit un studio dans notre local de répétition, on a enregistré, mixé et produit l’album, et il est enfin sorti chez Endtime !

Quel était le concept de la période et de l’enregistrement Spiritual Battle ?

Erik : On avait donné ce nom en raison du fait qu’on a toujours senti que le combat se déroule dans le spirituel et pas dans le physique.

Karl : C’était la mise en commun des deux démos qu’on avait enregistrées entre 96 et 98. Au tout début, notre style était plus proche du death metal et on l’a fait évoluer vers le black et le viking. On se cherchait, en fait. C’est clair que c’est différent de ce qu’on fait maintenant ! C’était la période où on cherchait notre propre son, et ou on travaillait sur le développement de notre style. On en avait déjà trouvé un peu plus sur Anamorphosis, qui date de 2003. Là on avait une idée plus nette de ce qu’on voulait faire.

Comment et pourquoi avez-vous décidé de porter ces uniformes ?

Karl : On a commencé ça avec Welterwerk. En fait, c’est un processus qui a duré plusieurs années. Quand on a enregistré Anamorphosis, on a commencé à s’intéresser à un concept plus industriel, dans l’idée d’être différents d’une certaine façon.

Erik : Le but était de faire quelque chose de nouveau et de différent.

Karl : On s’est dit que oui, on faisait du black metal, mais on voulait faire quelque chose de plus, surtout en matière d’expression visuelle. Donc notre intérêt s’est développé pour l’imagerie industrielle, et ensuite je ne sais plus ce qui a déclenché ça, mais ça s’est précisé sur la Russie du siècle passé, les masques à gaz, les machines, les alarmes, etc. Sûrement que Samuel Durling nous a aussi influencés d’une certaine manière, parce qu’il a été dans la scène industrielle pendant pas mal d’années avec Mental Destruction. L’idée a grandi avec le fait qu’on voulait que tout le groupe partage la même image, pour être une entité unie et avoir un effet plus tranchant. On voulait vraiment une expression visuelle égale entre tous les membres. L’uniforme a été la solution qu’on recherchait. On a trouvé nos propres uniformes, on a trouvé ça cool, aussi, et différent. Personne d’autre ne fait ça !

Quelle a été la réaction de vos fans ?

Karl : Ça a attiré l’attention, c’est le moins qu’on puisse dire ! Certains l’ont compris tout de suite. Ils se sont immédiatement dit qu’on voulait se démarquer. Ce qui était précisément le cas, parce qu’on pense que d’être un groupe c’est pas seulement de faire de la musique. Mais c’est un tout : musique, image et touche personnelle. Donc certains ont compris et apprécié ça, mais d’autres se sont sentis offensés, pour des raisons que je ne comprends pas. Je peux voir à peu près ce qui les a dérangés, mais la raison que je ne comprends pas, c’est que certains pensent qu’on a l’air nazis. Non, sérieux, c’est des vieux uniformes russes ! On a enlevé leurs symboles, mis les nôtres à la place, en plus. Mais bon, nous savons pour quoi nous sommes là. Mais je pense qu’au bout de quelques temps, d’autres qui n’aimaient pas ça au début auront compris à peu près ce qu’on veut montrer. Nous recevons moins de commentaires, maintenant.

Erik : Et ça fait qu’on est facilement reconnaissables, aussi. Quand les gens parlent de Drottnar, la réponse est souvent : "Ah ouais, les gars en uniforme !"

Karl : On a parfois été confrontés à des salles de concert ou les organisateurs voulaient bien qu’on joue, mais sans uniforme. Mais bon, on l’a pas fait pour la popularité, l’argent ou autre, donc on fait notre truc, si les gens sont réceptifs c’est tant mieux, et sinon, ben ça va aussi ! On est pas un groupe qui veut des millions de fans, donc on s’en fout un peu de ce que les gens pourraient penser, et on sait qu’il y en a qui aiment réellement ce qu’on fait. Si on fait des compromis, comme par exemple enlever l’uniforme ou faire de la musique plus douce pour plaire à la masse, on détruit tout ce pourquoi on est là. On se trahit. Du coup, c’est très bien si les gens n’aiment pas !

Comment avez-vous rencontré Jayson Sherlock ? Qu’est-ce qui vous a menés à jouer dans Horde ?

Karl : C’était en 2006, Paramæcium jouait au Nordic Fest. Pål Daehlen de Nordic Mission a joué l’entremetteur entre Jayson et nous, parce qu’il s’occupait de Pramæcium et que c’était, comme nous, un fan de Horde. Il a eu l’idée cinglée de proposer qu’on joue avec Horde, parce qu’on aimait sa musique et qu’il savait qu’on comprenait le concept. Donc il s’est pointé vers Jayson, en lui disant : "Je connais des gars qui peuvent jouer avec toi !". Incroyablement, il a trouvé l’idée faisable, et il nous a envoyé un e-mail en nous demandant si on voulait jouer avec lui. Nous on était limite paniqués, pas très sûrs de nous, et on lui a répondu en disant que oui, on pouvait faire un ou deux morceaux avec lui, mais qu’il fallait y aller tranquillement, enfin la trouille, quoi ! En fin de compte il est venu, on a fait une répétition, et on s’en est bien sortis, il faut croire ! Le but de départ était de donner un unique concert en 2006, et je crois que ça a été quelque chose de très fort pour Jayson, parce qu’ il n’avait jamais joué en-dehors d’Australie, et que c’est un très grand amateur de metal européen, donc ça lui a fait une sorte de choc de venir en Europe pour jouer. Ensuite on a fait d’autre concerts, c’était le cinquième hier soir, et je pense que c’était le dernier, cette fois. Mais on sait jamais. Il dit toujours que c’est le dernier !

Que pouvez-vous dire sur la position spirituelle de votre groupe ?

Erik : 0n est cinq membres chrétiens, on a nos convictions, et c’est très important pour nous de les partager avec les autres sans leur fracasser la Bible dans la tronche. On préfère montrer qu’il y a un autre chemin possible, et pas partir dans du légalisme genre "tu dois faire ci ou ça". On dit simplement qu’il y a une possibilité, et qu’il suffit de vouloir la chercher. Nous ne voulons pas forcer les choses.

Et maintenant, après la sortie de votre album, quels sont vos projets ?

Karl : On a des nouveaux morceaux, et on espère ressortir encore un album. Le but maintenant est d’écrire du nouveau matériel, et on verra. En tout cas on continue, et on aime toujours autant ce qu’on fait !

Que pensez-vous du festival ?

Erik : C’est un excellent festival. C’est la troisième fois qu’on vient, et on y est très bien ! Il y a des gens géniaux qui nous accueillent chaleureusement, qui font très attention à ce dont on a besoin, ce qu’on veut, enfin l’hospitalité est grandiose !

Karl : À chaque fois qu’on est invités ici, on ne peut pas refuser.

Qu’est-ce qui a changé ?

Karl : C’est devenu plus professionnel, je trouve. La première édition était déjà très bien, mais ça s’est encore développé et les choses se déroulent encore plus facilement. Le son est meilleur. Mais ça fait toujours la même impression d’être ici. C’est bon d’y être !


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