Paramaecium - Echoes from the ground (2005)

publié par Marcounet le 23 novembre 2005

Connu bien au-delà du microcosme chrétien, Paramaecium a accouché de son quatrième album en livrant, à l’instar de ses deux derniers opus, un son gothic très typé qui ravira sans aucun doute les adeptes du genre.


Paramaecium - Echoes from the Ground Le travail proposé par le combo australien est d’une incroyable qualité et
chaque instrument, chaque voix tient à merveille le rôle qui lui est
proprement défini. La lourdeur morne proposée par les guitares, basses et le
lead "death" se marie harmonieusement avec l’étincelante légèreté proposée
par le violon tandis que les voix claires (masculine chantée ou soprano)
prennent tour à tour le relais pour donner une touche définitive à un
ensemble efficacement rythmé par une batterie tantôt effacée, tantôt
cassante.

Comme sur ses précédents scuds, Paramaecium souffle le chaud et le froid en
proposant un set varié, mais toujours fidèle à la trame gothique, entre sons
très carrés et abruptes et mélodies doucereuses et réjouissantes. Difficile
d’analyser concrètement l’éventail mis en forme par les kangourous sinon que
l’atmosphère "pesante" propre au gothic ne disparaît que très rarement.

La lourdeur pèse telle une menace en attente d’exécution sur l’œuvre, sans
pour autant se montrer étouffante ou rédhibitoire. Une sorte de mouvement
perpétuel incassable, aux destinées incertaines que les sanglots et
frénésies joyeuses du violon relativisent à bon escient. Des impressions de
lenteur aseptisante, exacerbée et maîtrisée à souhait et des palpitations
effrénées peuplent cette galette certes copieuse... Mais loin d’être
indigeste parce qu’admirablement aérée.

Au niveau des paroles, Andrew Tompkins, nous propose un voyage spirituel et bipolaire entre les âges et la terre promise. Magnifique, poétique, très imagé et très clair quant aux convictions de l’auteur. Un chef-d’œuvre, tout simplement.

En définitive, on regrettera surtout que Paramaecium se contente de
maîtriser, avec virtuosité certes !, les fondamentaux, mais aussi toutes les
subtilités propres au gothic sans pour autant chercher à apporter un "plus".
Depuis la sortie du phénoménal "Within the ancient forest" en 1996 le
groupe semble en effet se complaire dans un répertoire riche, mais limité,
sans facétie, ni coup de folie. Dommage... Mais ceci n’enlève rien à
l’extraordinaire qualité du travail proposé par les "Aussies".


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