Hell on Earth - Tour 2005

publié par Séb le 23 octobre 2005

AS I LAY DYING - HEAVEN SHALL BURN - EVERGREEN TERRACE - AGENTS OF MAN - END OF DAYS - NEAERA


Le 11 octobre 2005, la tournée Hell on Earth s’arrêtait en Suisse pour une soirée placée sous le signe du gros son. En effet, 6 groupes de hardcore ou de metalcore se succédaient sur la scène du Salzhaus à Winterthur. Parmis eux, un groupe qui a fait l’unanimité chez Eternel.ch, les désormais fameux AS I LAY DYING. Les concerts commençaient à 18h, mais pour des raisons principalement professionnelles, nous ne sommes pas arrivés sur place avant 19h et des poussières. Le 3e groupe, Agents of Man, terminait alors son concert dans des sonorités moshcore plutôt efficaces. Le moment de transition entre le 3e et le 4e groupe, Evergreen Terrace, nous laisse le temps de mieux découvrir les lieux. Un grand hall d’entrée où se trouvent d’un côté l’éternel et obligatoire bar et de l’autre quelques stands des groupes, accompagnés de 2-3 bacs à cd’s. On discute encore un brin puis on comprend que le groupe suivant est en train de se mettre en place. Evergreen Terrace, puisque c’est bien d’eux que l’on parle, débutent leur show avec beaucoup d’énergie et une motivation vraiment sympathique, offrant un hardcore nerveux et rapide. L’ambiance est bon enfant et assez rapidement un moshpit se forme pour laisser les amateurs se succéder. Si la prestation est efficace, les morceaux se succèdent néanmoins avec une certaine fadeur. On ne s’arrêtera pas non plus trop longtemps sur le chanteur qui pousse un peu trop le jeu de la rock star. En revanche, voilà un groupe qui sait terminer ses shows ! Après seulement 2-3 notes jouées à la guitare, une très grande majorité du public reconnaît le magnifiquement célèbre Sunday Bloody Sunday des Irlandais de U2. Une reprise musclée qui déchaîne un joyeux bordel dans la salle, provoquant quelques jolis slams, ainsi qu’un retour en force du moshpit qui s’était un peu calmé. Evergreen Terrace finit alors sa partie, en reprenant encore 1 ou 2 morceaux, ravissant leurs fans et donnant une bonne dose de motivation au public. Le changement de scène se met rapidement en place avant d’accueillir le groupe suivant, les Allemands de Heaven Shall Burn.

Avant-dernier groupe de la soirée, les teutons de Heaven Shall Burn sont assez attendus. Leur metalcore ayant la réputation d’être particulièrement imposant. Le premier morceau nous confirme bien vite tout cela. Un son très puissant, lourd, agressif qui ne fait vraiment pas dans la dentelle. Mais au bout de quelques morceaux, on se demande si le groupe possède d’autres qualités, tant chaque morceau donne l’impression d’être identique aux précédents. On se retrouve alors devant un set qui devient franchement ennuyeux à suivre et votre serviteur ne prendra même pas la peine de suivre le reste du concert. Heureusement qu’un dernier groupe doit encore passer sur scène, un groupe sur lequel repose à peu près tous les espoirs de finir cette soirée en beauté.

Heaven Shall Burn termine son set lourdingue, les gens sortent, boivent, fument, achète des t-shirts à mettre pour leurs prochains concerts et en profitent pour prendre l’air frais avant un final qui promet beaucoup. Comme vous le savez (ou pas), AS I LAY DYING, groupe de chrétiens dans une tournée pas très chrétienne, a créé un mini événement dans le milieu metalcore/hardcore avec la sortie de leurs derniers albums, respectivement frailty words collapse puis shadows are security. Leur venue est donc attendue et pour s’en convaincre, il suffit de regarder la quantité de kids se promenant avec des t-shirts du groupe. Nous allons respirer de l’air frais une dernière fois, puis nous allons rapidement nous placer au plus près de la scène -c’est ici que la bataille aura lieu !- en attendant l’arrivée du groupe. Après quelques tests micro, amplis et batterie, le show ultime de la soirée débute. Les deux guitaristes commencent par un duo élégant et mélodieux qui, pour les non connaisseurs, s’avérera des plus trompeurs pour la suite à venir. Mais la furie ne met pas long avant d’exploser. On l’apprendra plus tard après le concert, le chanteur est malade. À croire que lorsqu’il a un micro en main, sur scène, sa soit disante maladie disparaît complètement. Dire que le public est déchaîné serait le reléguer au niveau d’un troupeau de moutons qui glandent dans leur enclot. Véritable raz-de-marée humain, le public explose telle une bombe enfouie qui aurait trop attendue. Alors que les riffs dévastateurs nous déferlent dessus, nous, pauvres petits humains sans défense dans cette furie sans nom, devons supporter des hystériques qui slament à tout va. Si devant, la foule est compacte au possible, plus en arrière, les mosheurs se lâchent dans des pits excessifs qui ne se calmeront qu’une fois le set du groupe terminé. Mais derrière l’apparente violence démesurée du public on sent un esprit bon enfant de gens qui ont envie de se lâcher et de s’amuser. Les quelques personnes tombées à terre ne seront donc pas piétinées sauvagement mais toujours rapidement secourues par d’autres.

As I Lay DyingOn sent le groupe concerné et motivé (malgré l’état physique amoindri du chanteur qui n’avait vraiment pas la forme ; sa prestation est toute à son honneur), qui nous livre ses titres plus récents, sortis du démentiel shadows are security, mais va aussi piocher dans son précédent album frail words collapse. Le public entonne alors les titres les plus connus tels que Meaning on Tragedy, Confined, 94 hours ou encore Forever. Alors que plusieurs chansons sont vraiment propices aux sing along, le chanteur ne profitera pas énormément de faire participer le public, ne tendant qu’hasardeusement son micro en dessous de la foule pendant que certains plus motivés que d’autres tentent de se dresser en dessus des têtes pour réussir à faire entendre leur voie. La plus grande surprise, qui effacera certains doutes que l’on pouvait avoir, sera d’avoir un mixage scène qui reproduit le son imposant et épique des albums quasi parfaitement. Etants proches de la scène, on regrettera toutefois ne pas recevoir autant d’aigus que l’on voudrait, ce qui nous empêche par moments de bien apprécier le talent des guitaristes.

Progressivement on sent la fin de la soirée arrivée, ce qui a pour effet de provoquer un dernier élan de motivation chez le public qui profite encore un maximum de se dépenser avant d’entamer un retour aux chaumières. Et lorsque le dernier morceau tant attendu arrive (il s’agit de Forever, que l’on trouve sur l’album frail words collapse), la foule laisse sortir toute la folie qui l’habite. Certains réussiront l’exploit de plusieurs slams durant ce seul morceau (exploit car le simple fait de retraverser la salle pour arriver devant, se hisser sur scène et slamer à nouveau relève plus de l’expédition commando qu’autre chose), alors qu’à quelques reprises, d’autres monteront sur scène pour mosher aux côtés du groupe avant de retourner dans ce magma de public en fusion. On le sait, toutes les bonnes choses ont une fin (ou presque) et lorsque AS I LAY DYING termine son show et conclut la soirée, le public est lessivé mais heureux. Votre serviteur aura même la franche impression de patauger dans des vieilles serpillières ayant trempées trop longtemps, mais cela ne suffira de loin pas à minimiser ce sentiment d’accomplissement qui l’envahit à la fin de la soirée.

Avant de quitter la salle, nous avons encore l’occasion d’interviewer rapidement le chanteur Tim Lambesis (l’interview sera postée sur le site prochainement) à propos de sa foi, de la tournée, de ses contacts avec les autres groupes et des projets futurs de As I Lay Dying.